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Danse vs divertissement
•> Date limite : 15 juin 2012
« Traitons le théâtre comme un lieu de divertissement, ainsi qu’il sied dans une esthétique, et examinons quel genre de divertissement nous agrée ! »
Bertolt Brecht, Petit organon pour le théâtre, préface.
Après avoir exploré la question de la compétition, Versus se propose pour son deuxième numéro d’interroger les amours et désamours de la danse et du divertissement.
La volonté de traiter ce thème correspond à l’engagement déjà postulé dans le premier opus : faire circuler la parole sur la danse au dehors des cercles consacrés, libérer la pensée du joug des discours forts, et revendiquer une exigence intellectuelle qui ne passerait plus nécessairement par la maîtrise de ces références qu’on aime à exposer entre soi, comme autant de signes de reconnaissance. En effet, la danse est une pratique universelle et un art vivant, qui bien souvent pourtant s’écrit en lettres mortes d’avoir trop raisonné en vase clos.
Dans la mesure de ses (modestes) moyens, Versus a le désir de générer un appel d’air, qui viendrait participer de la prise de conscience salutaire, déjà engagée par un pan des acteurs de la scène chorégraphique, des dangers de la consanguinité, et de la nécessité de l’ouverture. Consanguinité sociale, consanguinité culturelle, et consanguinité intellectuelle. Loin de faire l’apologie de l’ignorance, on est en droit de souhaiter que la culture cesse d’être l’otage de ceux qui la possèdent déjà – et que la danse n’oublie pas qu’elle est partout, et surtout ailleurs.
La question du divertissement rencontre pleinement ces préoccupations, que nous souhaitons traiter via le contenu, mais aussi via la forme de la revue. Les contributions pourront donc se présenter sous différents formats – article de recherche, témoignage, entretien, bande dessinée, portfolio, formes graphiques diverses – et auront le souci d’allier à la pertinence des approches proposées un vrai plaisir de lecture. Le public auquel se destine, idéalement, la revue, recoupe aussi bien celui des penseurs et praticiens professionnels de la danse, que celui des amateurs et spectateurs passionnés, que celui encore des danseurs du dimanche – ou du samedi soir.