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Jeudi 16 février 2012
Musiques & danses médiévales et traditionnelles : quel présent, quelles présences ? Processus, pratiques, recherche : les questions des « revivalismes » musico-chorégraphiques
Journée d’étude organisée par le laboratoire R.A.S.M., UFR LAM, Université d’Evry
8h30-17h30, salle B312 (bât. 1er cycle)
Revitalisation, revivals, revivalismes, renouveaux : autant de termes pour désigner les pratiques actuelles des musiques anciennes comme traditionnelles. En effet si la question de la revitalisation des musiques médiévales a été éclairée par le champ esthétique et social (A.Hennion, J.-J.Nattiez, P.François...), si les musiques des revivalismes régionaux français ont été particulièrement étudiées dans leurs dimensions sociale, identitaire ou patrimoniale (L.Charles-Dominique, Y.Defrance, C.Bromberger et D.Chevallier, B.Bonnemason...), les enjeux musicaux et chorégraphiques inhérents à ces pratiques finalement récentes, n’ont été abordés que de façon lapidaire au sein de la recherche universitaire française.
Pourtant, situés dans des marges, les mouvements de revitalisation ont à leur tête des musiciens et des danseurs actifs, engagés dans une recherche- historique chez les médiévistes, plutôt ethnographique lorsque orientée vers les traditions. Les premiers scrutent l’iconographie, les traités, les manuscrits ; les seconds avivent les mémoires, notent, enregistrent, ils chantent, dansent, sonnent, jouent avec : malgré une distinction relative à l’objet de leurs recherches – l’un oublié par des siècles qui en laissent les traces, l’autre présent dans des mémoires activées, ces deux approches ont en commun d’avoir affûté des méthodes de recherche, de reconstitution, d’appropriation exigeantes et indispensables à leur légitimité ; réflexives, elles se croisent, se rejoignent, se confrontent. Emergent ainsi de ces processus de multiples questions qui interrogent les pratiques musicales et dansées : nous proposons de les écouter, de les discuter.
En alternant conférences et tables rondes, dans une perspective comparatiste et sans prétendre à l’exhaustivité, nous associerons acteurs « de terrain » et chercheurs « universitaires », tous praticiens, pour réfléchir ensemble aux enjeux inhérents aux revivals français suivant deux axes majeurs, la transmission et l’interprétation. Ces échanges seront mis en perspective par l’intégration de regards exogènes pour tenter de saisir cette charnière dynamique qui relie l’ancien au présent, qui donne présence à une mémoire.
Organisation : Rachel Méegens, Karen Nioche