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Espace doctorants en danse

Journées d’études • Performance, théâtre, anthropologie, 24 et 25 mai 2011, Paris

Performance, théâtre, anthropologie

Mardi 24 mai INHA : 9h15-13h
Salle Walter Benjamin, 2 rue Vivienne, Galerie Colbert, 75002 Paris.

Mercredi 25 mai EHESS 14h-17h30
Salle D. Lombard, 96 bd Raspail, 75006 Paris

Le mot de performance s’est imposé dans le monde de l’art. Les chorégraphies de Jérôme Bel en danse, le « bio-art » de Yann Marussich jusqu’aux transformations physiques d’Orlan en sont autant d’exemples Il est porté sans doute par un contexte : celui de la productivité, de l’innovation, voire de l’informatisation . Il s’est imposé aussi au théâtre, d’autant plus facilement d’ailleurs que la place du « faire » y semble première. Il s’y est même banalisé, régulièrement évoqué, jusqu’à apparaître quelquefois comme étant à l’essence même du jeu . L’intérêt indéniable est ici d’aiguiser l’attention vers la part physique du spectacle, son versant le plus charnel.

Le mot de « performance » en revanche fait problème. Il peut induire un premier brouillage, malgré son apparente familiarité, entre les frontières du monde du travail et celui de l’art, par exemple. Il peut induire d’autres brouillages encore, beaucoup plus profonds, touchant au sens même du projet théâtral. C’est qu’en soulignant le versant de l’ « acte », en privilégiant l’effectuation matérielle, l’extrême engagement du corps, la performance concurrence le discours, sa logique, son développement. Elle rivalise avec la parole, jusqu’à quelquefois la dominer. Elle peut, plus encore, contrarier ou obscurcir le sens : favoriser l’explosif, le spontané, au détriment du durable ou du construit. L’exclusif investissement sur le geste, autrement dit, ne saurait aller de soi.

Les éclaircissements apportés par Richard Schechner (1973), Richard Bauman (1977), tout comme les travaux de Victor Turner (1986) nous rappellent cependant que ce terme n’appartient pas exclusivement à la sphère théâtrale.

Dans cette perspective et avec la collaboration de chercheurs venus d’horizons scientifiques et thématiques différents, avec la présence de performers aussi, nous interrogerons les traits communs ou singuliers de ces pratiques spectaculaires. À l’art théâtral seront également confrontées d’autres pratiques.

Nous tenterons d’effectuer un bilan, démarche demeurée jusqu’ici toujours précaire ou limitée. Nous confronterons enfin la performance aux grandes catégories anthropologiques, dont, entre autres, la gestion de l’espace, celle du temps, celle de la sociabilité.

Le but est bien de poursuivre des réflexions de synthèse, réflexions à vrai dire déjà amorcées par d’autres, mais que la pratique elle-même, son effervescence, sa profusion, oblige toujours davantage à renouveler.

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