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L’impossible désir de la représentation en danse
Séminaire dirigé par Franz Anton Cramer au Collège International
de philosophie
Lundi 18 octobre, lundi 8 novembre, lundi 15 novembre, lundi 6 décembre
18h30-20h30
Salle 1, Centre Parisien d’Études Critiques, 37 bis rue du Sentier, 75002 Paris
(Ce séminaire se poursuivra au second semestre à Amsterdam)
Séminaire organisé avec le soutien du Centre Parisien d’Études Critiques.
En tant que pratique performative, la danse contemporaine s’inscrit dans une situation culturelle marquée par une constante négociation de désirs, de représentations et de mouvements. Au moment où elle se donne à voir sur un plateau, elle fait des promesses – de signification, d’expression, de cohérence. Or, en s’essayant à cette représentation de désirs moyennant des stratégies de mouvements, la danse témoigne de l’impossibilité de tenir ses promesses. Le désir, dans cette perspective, est bien plus qu’un concept psychanalytique. Il devient partie intégrante de tout processus visant à créer la réalité. Le désir de représentation en danse renverse la condition habituelle de la scène où la représentation d’une chose « !réelle ! » devient la vérité du jeu. Le désir de la danse, par contre, s’impose comme sa propre vérité, dans un faire pur (dans le sens valérien), sans passer par les outils de la représentation. C’est par là même que l’impossible s’introduit ! : en donnant quelque chose qui ne peut jamais être ce qu’il est censé signifier. Car dans ce qui est donné à voir (la performance), il s’agit soit d’une représentation sur le mode de la présence (auto-accomplissement), soit de l’évocation de quelque chose d’absent (comme l’imaginaire, le caché, l’expressivité, l’individuel...). Quelle est donc la relation entre le mouvement dansé et la représentation du désir !? Souvent, le désir est exclu du geste dansé, le mouvement étant auto- suffisant et s’accomplissant toujours par et en lui-même. Il est ce qu’il est pleinement, mais jamais transitif. Alors que le désir est bien la force qui veut aller au-delà de ce qui est déjà acquis, il veut atteindre d’autres lieux, d’autres modes, d’autres états. Le mouvement serait donc affirmatif, le désir, subversif ! ; la danse toujours satisfaite, le désir sans mesure. Y a-t-il alors impossibilité que s’accomplisse la danse en tant que chose voulue, intentionnelle !? Ou bien la danse aurait-elle pour tâche d’accomplir le désir de ne pas accomplir le désir d’accomplissement !?
Intervenants :
• Lundi 8 novembre : Paule Gioffredi (agrégée de philosophie, enseignante dans le secondaire, et doctorante en philosophie à l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense)
• Lundi 15 novembre : Véronique Fabbri (ancienne directrice de programme au CIPh, enseignante de philosophie en lettres supérieures et à l’École d’architecture de Paris La Villette)