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Séminaire 2015-2016 • Histoire du corps, objets, méthodes, EHESS

Histoire sociale des spectacles (Europe, XVe-XVIIIe siècle)

Séminaire 2015-2016

Thierry Pillon, professeur à l’Université de Rouen (TH) ( IIAC-CEM )
Georges Vigarello, directeur d’études à l’EHESS (TH) ( IIAC-CEM )

Le corps a longtemps été « oublié » par les historiens. Son originalité est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience sociale. Ses objets s’étendent des investissements les plus sensibles aux représentations les plus « travaillées ». Comment entendre pourtant ce thème du corps dont le trajet historique relèvent de sciences et de regards différents ?

Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes, celles validant les approches de sciences biologiques autant que les approches de sciences humaines. Il s’attardera ensuite aux points de rencontres possibles : la manière par exemple dont certains imaginaires culturels nourrissent des modèles croisant les deux champs et donnant une relative unité à l’objet.

Le séminaire s’attachera surtout à montrer comment « des » objets concernant le corps (longtemps négligés ou conçus comme a-historiques) peuvent concrètement être construits dans le travail de l’historien, devenus susceptibles de révéler ruptures et changements temporels, comme ruptures et changements culturels. Les exemples sont nombreux à cet égard. Limitons-nous à quelques-uns d’entre eux : les formes du corps par exemple varient avec le temps comme varient les investissements à leur égard, les explications de leurs structures, celles de leur mode d’acquisition (l’obésité en étant une illustration parmi bien d’autres) ; la vision de l’« activité » aussi change, dans la représentation de ses « fonctionnements » (le moteur, les mécanismes, les dispositifs…) comme dans celle de ses effets. Il n’est jusqu’à la perception intime du corps qui peut être soumise à l’interrogation de l’historien : les modes de notation dont elle est l’objet, l’importance qui lui est attribuée, les indices qui en sont retenus. L’histoire du corps, dans ce dernier cas, devient tout simplement l’histoire du sujet.

Quelques grandes représentations « unifiantes », enfin, sont repérables à chaque époque. Elles concernent le fonctionnement du corps, la vision de ses qualités, celle de ses efficacités. Elles ont une histoire. Ce sont elles qui peuvent « rassembler » des pratiques diverses. Ces sont elles qui justifient une « histoire du corps ». C’est vers cet effort de synthèse que s’orienteront les préoccupations de recherche et d’enseignement, à partir de séries de livres, à partir d’images aussi, et d’exemples les plus concrets.

Programme :

Les séances ont lieu le jeudi de 19 h à 21 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 19 novembre 2015 au 26 mai 2016. La séance du 26 novembre se déroulera en salle 13 ; celle du 18 février en salle 7 ; celle du 24 mars en salle 13. Pas de séances les 25 février et 3 mars

19 novembre : Introduction, Georges Vigarello, Thierry Pillon

26 novembre : Faire une histoire de la vieillesse, Georges Vigarello

3 décembre : Faire une histoire de la fatigue, Georges Vigarello

10 décembre : Faire une histoire de l’anxiété, Jean-Jacques Courtine (Université d’Auckland)

17 décembre : Marignan, corps, costumes, armes, dispositifs, Pascal Brioist (Université de Tours)

7 janvier : Shakespeare et le thème de la virilité, Georges Vigarello

14 janvier : Le procès du viol, Jean-Yves Le Naour (Historien, auteur d’ouvrages et de documentaires)

21 janvier : Analyser historiquement et interpréter la caricature, Annie Duprat (Université de Cergy Pontoise)

28 janvier : Le corps de nos plus vieux "ancêtres", Yves Coppens (Collège de France)

4 février : Émergence de l’autopsie visuelle, Valérie Souffron (Université de Paris 1 Sorbonne)

11 février : L’image de l’homme alambic (XIVe-XVIe siècle), Jean-Marc Mandosio (EPHE)

18 février : Espaces, gestes, outils, Thierry Pillon

10 mars : Gianenrico Barnasconi (Univ. Neufchâtel, Suisse), Les objets « portatifs » au XVIIIe siècle.

17 mars : Yvan Gastaut (Univ. Nice) Le métissage par le football. L’intégration, mais jusqu’où ?

24 mars : Daniel Fink (Univ. Lausanne et Lucerne, Suisse), Droit pénal, privation de liberté, prison. Que disent les chiffres ?

31 mars : Jean‐Philippe Domecq, (Romancier, essayiste), « L’art du contemporain ».

7 avril : Bernard Maccario (Membre du comité d’organisation du Musée national du sport), L’origine des courses pédestres en France.

14 avril : Marco Saraceno (Univ. Paris I, CETCOPRA), Les inscriptions graphiques de l’activité corporelle.

12 mai : Lawrence Kritzman (Université de Darmouth, USA) La rhétorique émotive à la Renaissance, l’exemple de Montaigne.

19 mai : Anne Carol (Univ. Aix-­‐Marseille, THELEME), Pour une histoire corporelle de l’exécution capitale (France XIXe siècle).

26 mai : Olivier Mongin (Directeur revue Esprit), La ville, comment penser espaces et réseaux ?

2 juin : Thierry Pillon, Georges Vigarello, Conclusion du séminaire.

Site de l’EHESS : http://enseignements-2015.ehess.fr/2015/ue/34/

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