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La « sociologie des arts et de la culture » et ses frontières. Esquisse pour une auto-analyse
6 et 7 novembre 2014
Amphithéâtre Durkheim / Site de La Sorbonne (Université Paris Descartes)
Premier colloque du RT14 de l’AFS, en association avec le RT27, en partenariat avec l’ADHC et avec le soutien du Labex ICCA
Un peu plus de dix ans après sa naissance, le quatorzième Réseau Thématique (RT14) de l’Association française de sociologie (AFS) souhaite prendre part à l’effort d’objectivation de la « sociologie des arts et de la culture » et se positionner en tant qu’espace de réflexion sur le sous-champ disciplinaire qu’il contribue à fédérer. À ce titre, il est apparu pertinent d’associer le RT27 « Sociologie des intellectuels et de l’expertise » qui a par le passé accordé une large place à des objets proches de ceux du RT14. Ce colloque – auquel les chercheurs non-statutaires (doctorants et docteurs) sont particulièrement encouragés à participer – a une visée épistémologique. Il se propose de questionner l’état et l’histoire de la sociologie des arts et de la culture sous un angle particulier, jusqu’ici traité de manière trop éclatée : celui des frontières qui bornent et traversent la spécialité. Il invite à poser non seulement la question de ce qui distingue la spécialité de « l’extérieur » (relations avec les autres sous-champs de la sociologie, rapports plus ou moins distanciés avec ses objets d’étude, liens avec les disciplines traitant des mêmes objets), mais aussi des questions à la sociologie des arts et de la culture « en interne » (contours des objets artistiques et/ou culturels dont elle traite). Ce colloque est donc d’abord l’occasion d’engager un véritable travail de réflexivité, que ce soit à partir de terrains de recherche (personnels ou collectifs) ou en se prêtant à une véritable sociologie de la sociologie des arts et de la culture. Sa portée réside également dans les questions fondamentales qu’il permet de poser à la spécialité : celle de la division du travail scientifique en sous-champs disciplinaires et du risque d’atrophie du « versant généraliste » (A. Caillé, « La situation actuelle de la sociologie », SociologieS, 2011) de la discipline ; celle des rapports de chaque spécialité avec son objet et du risque d’abandon de sa dimension objectivante ; celle de ses rapports avec sa propre histoire et du risque que peut représenter, à cet égard, un « repli des sociologues dans le présent » (N. Elias, « Le repli des sociologues dans le présent », Genèses, n°52, 2003, p. 133-151). Ces frontières, externes ou internes, sont aussi des limites au double sens du terme : possiblement trop poreuses, possiblement trop hermétiques, elles menacent le travail scientifique d’autant plus fortement qu’elles restent méconnues et d’autant plus longtemps qu’elles restent impensées.