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Colloque international - Alain Platel
Théâtre d’Arras
10 et 11 mars 2014
Direction Amos FERGOMBÉ, Hildegard DE VUYST
Metteur en scène, chorégraphe, Alain Platel s’est imposé par ses œuvres et par sa démarche comme une des figures majeures de la scène contemporaine : Stabat Mater en 1984, Emma en 1988, Bonjour Madame, comment allez-vous aujourd’hui, il fait beau, il va sans doute pleuvoir, et cetera en 1993, Moeder en kind avec Arne Sierens en 1995, La tristeza complice en 1995, Bernadetje avec Arne Sierens en 1996, Iets op Bach en 1998, Allemaal Indiaan (Tous des indiens) avec Arne Sierens en 1999, Wolf en 2003, vsprs en 2006, Nine Finger projet collectif avec Fumiyo Ikeda et Benjamin Verdonck en 2007, pitié ! en 2008, Out of Context (renommé Out of Context - for Pina en mémoire à la chorégraphe Pina Bausch en 2010), Gardenia en 2010, C(H)OEURS en 2012 et tauberbach en 2014.
Alain Platel fonde en 1984, un des collectifs majeurs de la scène contemporaine, les Ballets C. de la B. (les Ballets Contemporains de la Belgique), un nom audacieux choisi comme un véritable pied de nez aux formes de danse des années 80-90. Avec cette compagnie, il va accueillir des metteurs en scène, des danseurs devenus aujourd’hui des artistes de renoms (Christine De Smedt, Koen Augustijnen, Lisi Estaras, Hans Van den Broeck et Sidi Larbi Cherkaoui) tout en construisant une oeuvre singulière, au croisement du théâtre, de la danse et de la musique. Son rapport à l’art est aussi celui d’un passeur de l’imaginaire, un passeur des rives
transcendant les disciplines artistiques.
Après des études en Sciences Psychologiques et Pédagogiques, Alain Platel opte pour l’orthopédagogie, s’occupant pendant cinq ans d’enfants handicapés avant de devenir chorégraphe. Cet univers d’enfants déficients lui fera découvrir des rapports humains souvent méconnus du grand public, des enjeux de figuration et des états de crise souvent enfouis.
L’approche de la mise en scène et de la danse intervient dans un contexte où les créations semblaient trop formatées, livrant un propos vieillot. Sa première mise en scène, un Stabat Mater en 1984, sera conçue dans un cadre familial, aménagé comme un nouveau lieu de représentation.
Alain Platel appartient à une génération d’artistes portée par un désir d’expérimenter des formes pouvant ouvrir à des nouveaux horizons et à de nouvelles pratiques scéniques moins académiques, marquées par les créations de la chorégraphe allemande Pina Bausch.
La mise en scène expose une oeuvre hybride, lieu d’un effacement des genres, d’un enchevêtrement de la musique et des corps et d’une pulsion et d’une sublimation des corps par la musique de Bach, de Mozart, de Monteverdi ou de Fabrizio Cassol. La musique ouvre l’être à la manière d’une grenade, féconde une approche sensible du corps, une expérience qui tend vers l’extase, un ravissement du corps. Les corps qui dansent mettent aussi en mouvement une certaine distorsion, un état de crise des corps. La scène instaurée par Platel se révèle comme propice à une nouvelle conduite du regard, une attention portée à l’humain.
Il s’agira, pour ce premier colloque consacré à Alain Platel, d’interroger la démarche de l’artiste, fondateur d’un des collectifs les plus féconds de la scène contemporaine. Les contributions examinent le processus de création de l’artiste, la place de l’artiste dans le paysage de la mise en scène et de la danse contemporaine, les liens avec d’autres créateurs et artistes, notamment la chorégraphe Pina Bausch.