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Atelier de la danse n° 6 - Le(s) temps de la danse
Dans le cadre du Festival de Danse de Cannes 2013
22, 23, 24 novembre 2013
Cannes, Palais des Festivals et des Congrès
Université Nice Sophia Antipolis (UNS) - UFR Lettres, Arts et Sciences Humaines Département des Arts, Section Danse Centre Transdisciplinaire d’Epistémologie de la Littérature et des Arts Vivants (CTEL EA 6703) Programme Erasmus Mundus Etude du spectacle vivant
Auditorium K - Palais des Festivals et des Congrès
Organisé par le Centre Transdisciplinaire d’Epistémologie de la Littérature et des Arts Vivants (CTEL EA 6307) et la Section danse du Département des Arts de l’Université´ de Nice - Sophia Antipolis (UNS)
Les temps de la danse, chacun à leur manière, renvoient le chercheur à la question de la possibilité ou de l’impossibilité de l’écrire, de la mémoriser. Trois temps en particulier nous interpellent.
Agie, la danse « écrit » le temps, au même titre et cependant différemment de ce que fait la musique. Se faisant enchaînement d’événements, elle est chronoscopique : de manière vertigineuse, elle appelle le danseur à la vivre donc à la concevoir par et avec son corps, ce qui incite le spectateur à la percevoir, c’est-à-dire à la simuler et à la penser. Mais jamais elle n’échappe au temps, à son déroulement, et à son renouvellement.
Ecrite, la danse est quant à elle déterminée et pérennisée. Elle s’offre la durée au-delà du temps dansé. Qu’elle soit archivée, encodée ou simplement figée par un processus de création, cette danse écrite nécessairement limite la matière chorégraphique : elle opère des choix, donc renonce à une totalité. Il existe entre autres deux temps spécifiques de cette danse écrite : celui-ci consiste à composer (une écriture qui peut être d’encre, mais aussi d’images ou de gestes qui sont générés dans l’espace), celui-là à conserver (par exemple en encodant une pièce à l’aide d’une notation, ou en la filmant). Dans quelle mesure sont-elles seulement métaphoriques de l’écriture telle qu’on l’entend habituellement ?
Quoi qu’il en soit, la danse écrite implique un temps de lecture qui quant à lui offre de multiples potentiels, et qui à nouveau peut être chronoscopique. Le chercheur, lecteur professionnalisé de la danse, nécessairement s’extrait des deux précédents temps de la danse pour la lire, par exemple pour la contextualiser, la déchiffrer, la décoder, l’analyser, l’interpréter ou en dégager les enjeux. Activité réflexive, cheminement à rebours, la recherche en danse n’est pas sans offrir la possibilité d’une réactualisation de la pratique, pour que la boucle se boucle, et pour qu’à la danse soit donné le temps de sa propre éloquence.
Ces trois temps s’inscrivent-ils dans une simultanéité ou dans une succession ? Sont-ils diachroniques, synchroniques, anachroniques ? Se font-ils points repérables dans une linéarité, sont-ils des intervalles ou des durées ? De telles questions sont à l’origine du projet de l’Atelier de la danse n. 6. Chacune peut se décliner dans les différents temps de la danse qui ont retenu notre attention, et déboucher sur des réflexions quant au positionnement politique qu’implique, pour les acteurs de la danse, d’entrer dans tel temps plutôt que dans tel autre.
Les chercheurs en danse du CTEL apporteront leurs contributions scientifiques et/ou artistiques. Afin d’enrichir ces dialogues, écrivains, notateurs, artistes et chercheurs appartenant à d’autres champs disciplinaires seront invités à les rejoindre.
Entrée libre sur inscriptions : Marina Nordera - nordera@unice.fr