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Année universitaire 2013-2014
Séminaire Master Recherche 2e année : M3/M 4 AL 405 B
Histoire culturelle de l’espace germanique
Danse et modernité au XXe siècle : de Rudolf von Laban à Pina Bausch
L’expression culturelle et artistique qu’est la danse connut au tout début du XXe siècle un renouveau sans précédent, né d’un besoin de rupture avec les traditions et de libération des artistes, ainsi que d’un renouvellement radical des conceptions du corps, induit en particulier par l’éclosion des mouvements de jeunesse et de réforme de la vie. Issue de contextes fort différents, marquée par la crise de la civilisation qui affecte tous les domaines de la vie sociale et artistique, la danse « moderne » recouvre des courants bien distincts et parfois contradictoires, dont font partie la danse « libre » d’Isadora Duncan, la quête de spiritualité du corps qui anime le groupe de Monte Verita en Suisse (Rudolf von Laban), la danse d’expression (Ausdruckstanz) de Mary Wigman ou Kurt Jooss, les expérimentations d’avant-garde (danses du Bauhaus), les danses de cabaret satiriques et comiques (Valeska Gert), les danses politiques (Hans Weidt), etc. La vitalité extrême de la vie artistique durant la République de Weimar, marquée par des brassages intenses entre les arts (littérature, théâtre, peinture, musique, etc.) entraîna une reconfiguration radicale des langages, techniques, styles et esthétiques de l’expression corporelle dansée, et inaugura un vaste champ de réflexions, de nature pédagogique, philosophique ou littéraire. Mais l’apogée connu dans les années 1920-1930 devait s’effondrer avec le nazisme, qui vit de grandes personnalités accepter de rallier le régime hitlérien et soutenir le culte exacerbé du corps qui marquait son idéologie, tandis que d’autres choisissaient (ou subissaient) la voie de l’exil. La création de deux États allemands en 1949 marquera une refondation du paysage de la danse placée sous des auspices radicalement différents, la chorégraphe Pina Bausch étant emblématique du nouveau tournant intervenu (Tanztheater), sous le double signe de l’héritage et de la création.
Ce séminaire se veut l’occasion, en abordant un pan majeur de l’histoire culturelle de la danse, d’interroger une facette encore largement inconnue du grand courant de modernité qui marqua la première moitié du XXe siècle dans les pays germaniques.
Il sera conclu par une Journée d’étude qui permettra aux étudiants d’échanger avec les chercheurs, français et étrangers, spécialistes du sujet.
Le séminaire s’appuiera sur des documents textuels et iconographiques qui seront distribués aux étudiants, ainsi que sur des archives filmées qui seront visionnées en cours. Une bibliographie sélective sera communiquée à la rentrée.
Calendrier des séminaires : les samedis matins, de 9h-13h, C.U. Malesherbes (108 bd. Malesherbes- 75017 Paris), salle 344.
Dates : les 26 octobre 2013, 16 novembre, 14 décembre, 18 janvier 2014, 15 février, 15 mars.
Journée d’étude : samedi 29 mars, 9h-18h, C.U. Malesherbes, salle 128.
(Programme disponible ultérieurement sur le site de l’EA REIGENN :
http://reigenn.paris-sorbonne.fr)
Contact : Mme Marie-Thérèse Mourey : Marie-therese.Mourey@paris-sorbonne.fr
Programme des séances
Samedi 26 octobre 2013
Samedi 16 novembre 2013
Samedi 14 décembre 2013
Samedi 18 janvier 2014
Samedi 15 février 2014
Samedi 15 mars 2014
La reconstruction du paysage de la danse après-guerre : danse et idéologies