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Journée d’étude • Pour l’amour de l’art, Nice, 13 septembre 2013

Pour l’amour de l’art
Les enjeux de la pratique amateur de l’art dans l’Europe au siècle des Lumières

Journée d’étude, 13 septembre 2013

Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine Université de Nice Sophia-Antipolis

Dès leur plus jeune âge, les héritiers de l’aristocratie et de ceux qui dans la haute bourgeoisie aspirent à y parvenir sont sensibilisés aux différentes formes artistiques, tant dans la sphère domestique que dans les institutions d’éducation. Cet engouement pour l’art a bouleversé sa pratique en la diversifiant et en la rendant beaucoup plus personnelle. La forme artistique s’est alors insérée dans les espaces privés et intimes de la vie des élites européennes. Cependant, dans une société où les apparences conditionnent la vie sociale, où les comportements sont réglés par des codes respectant une hiérarchie établie, la pratique désintéressée de l’art semble difficile à concevoir, car ceux qui font vivre l’art pratiquent avec maîtrise et assurance les jeux de distinction sociale que la « vie de société » recèle. Au-delà des valeurs esthétiques, par quels intérêts sont poussées ces élites dans leur pratique amateur de l’art ? Volonté de se distinguer socialement, désir de sociabilité ? Quelles logiques les conduisent à développer émulation et compétition dans la pratique amateur de l’art ? Que nous apprennent les écrits des protagonistes de ces jeux de société sur leur pratique et celle du monde dans lequel ils rivalisent ? Que nous disent-ils à travers le prisme de la pratique amateur de l’art sur les acteurs qui sont aussi les juges des performances des « sociétés » auxquelles ils appartiennent ?

Au siècle des Lumières, le conflit qui oppose Diderot à Caylus, la figure indépendante du critique d’art face à l’amateur protecteur des artistes et juge de leur production, désormais bien étudié, est exemplaire. Dans le cadre de cette journée d’études, il ne s’agira pas de s’interroger sur la pratique de l’artiste professionnel ou semi– professionnel et sur les lieux de sociabilité qu’il fréquente, mais bien sur la pratique artistique d’un public amateur, en mettant l’accent sur le développement de ces pratiques d’amateurs comme marques de distinction sociale, culturelle et symbolique, sur les espaces sociaux et relationnels propres à l’amateurisme (hôtels particuliers, campagnes et châteaux d’agrément, villes d’eau… pourront donner lieu à des études de cas et à des études comparées), et sur la palette des arts pratiqués par ces amateurs qui jaugent leurs performances respectives (pour jouer du théâtre, il faut bien souvent savoir danser et jouer d’un instrument de musique). Cette rencontre voudrait également interroger la diffusion du modèle de l’amateur d’art dans les couches intermédiaires de la société, comme dans l’ensemble de la hiérarchie urbaine, et pas seulement dans les capitales et métropoles régionales.

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