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En occasion du centenaire de la première représentation
du Sacre du Printemps (Stravinsky-Nijinsky-Roerich) par les Ballets Russes
Journée d’étude « Autour des Sacres »
12 avril 2013, 10h-18h
Cannes - Espace Miramar
angle boulevard de La Croisette / rue Pasteur
Organisée par l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes (ESDC)
en partenariat avec la Section Danse de l’Université de Nice Sophia Antipolis (UNS)
Master recherche Théories et pratiques des arts vivants, Parcours Etudes en danse, Séminaire délocalisé « Savoirs sur le corps » (coordination Marina Nordera)
10h
Ouverture de la journée, en présence de Paola Cantalupo, directrice de l’ESDC
10h15-11h15
Marina Nordera (UNS)
Corps, scène et rituel : outils théoriques et matière à penser
11h15-12h
Présentation et visionnage du Sacre du Printemps (Stravinsky-Nijinsky-Roerich)
12h – 13h
Nicole Haitzinger
Absence, présence et ready-made. La passion pour le Sacre du printemps dans la chorégraphie moderne et contemporaine
Depuis sa première performance en 1913 le Sacre du Printemps est devenu une pièce emblématique de la modernité. Pourquoi exerce-t-elle une telle fascination ? Une des raisons pourrait être trouvé dans la figure de l’élue, du sacrifice d’une vierge. Il s’agit d’une figure qui a (anti-) cycliquement été réinvestie dans le théâtre et dans les arts depuis la tragédie antique. Mais comment le sacrifice et la mort ont été mis en scène, et quelles références à des pratiques culturelles et à des ordres sociaux peuvent être reconnus ? Comment les chorégraphes postmodernes tels que Pina Bausch et les chorégraphes contemporains comme Raimund Hoghe, Xavier Le Roy ou Chris Haring montrent la mort sacrificielle sur scène ?
Nicole Haitzinger a obtenu un Doctorat suite à une formation en études du théâtre, du cinéma et des médias à l’université de Vienne, en Autriche. Elle a participé à nombreux projets internationaux sur la théorie et la pratique des arts de la scène comme conseillère scientifique, dramaturge et commissaire d’exposition. Depuis 2004 elle a été maître de conférence et elle est actuellement Professeur Assistant en Danse au Département d’Etudes en Arts, Musique et Danse de l’université de Salzburg. Elle est membre du comité éditorial de la revue en ligne CORPUS (www.corpusweb.net). Parmi ses publications : Vergessene Traktate, Archive der Erinnerung, Zu Wirkungskonzepten im Tanz von der Renaissance bis zum Ende des 18. Jahrhunderts (München : Epodium 2009), Les Choses Espagnoles, Research into the Hispanomania of 19th Century Dance (avec Claudia Jeschke et Gabi Vettermann, München : Epodium 2009), Schwäne und Feuervögel. Die Ballets Russes 1909-1929 (avec Claudia Jeschke, Berlin : Hentschel 2009), Denkfiguren. Performatives zwischen Bewegen, Schreiben und Erfinden (München : epodium 2010) ; Versehen. Tanz in allen Medien (avec Helmut Ploebst, München : epodium 2011).
13h-15h – Pause repas
15h-17h
Conférence publique dans le cadre des 5èmes Journées de la création chorégraphique (organisées par l’ESDC avec le soutien du Palm Beach).
Ada D’Adamo (Rome)
Entre mémoire et invention : Le sacre du printemps, ou de la construction d’un mythe transculturel
Né comme un épisode de rupture par rapport à la tradition, depuis 1913 et jusqu’à aujourd’hui Le sacre du printemps est devenu un « classique ». Le temps a déposé sur cette pièce les traces d’une multiplicité de lectures et interprétations. À partir des thèmes archétypaux du livret original, de la puissance de la musique et de la vision inédite du corps proposée par la chorégraphie, cette conférence retrace les événements et les raisons qui ont fait de ce ballet de Stravinskij-Nijinskij-Roerich un mythe. Ce parcours d’appuiera sur l’analyse d’extraits de quelques-unes des environs deux cents versions du Sacre produites tout le long du siècle par des chorégraphes de pays et cultures différentes.
Ada d’Adamo vit et travaille à Rome où elle a obtenu le diplôme de l’Accademia Nazionale di Danza et a fait des études à l’université « La Sapienza », ou elle a écrit un travail de recherche sur la relation entre danse et vidéo. Entre 1992-2002 elle a été chargée de cours et de recherche au Département des arts du spectacle de l’Université “La Sapienza”, à Rome. Parmi ses publications : Danzare il rito. Le sacre du printemps attraverso il Novecento (Bulzoni, 1999) ; Mats Ek (L’Epos, 2002) ; Emio Greco|PC (L’Epos, 2004) ; Il corpo insorto nella pratica performativa di Habillé d’eau (Editoria & Spettacolo , 2012). Elle a aussi édité de Mario Martone, Chiaroscuri. Scritti tra cinema e teatro (Bompiani, 2004) et les catalogues 1986-2010 : 25 anni di Romaeuropa Festival (Electa, 2010) et Spazi per la danza contemporanea (Editoria & Spettacolo, 2009).
17h
Présentation d’extraits de Sacres de Angelin Preljocaj et Jean-Claude Gallotta, restitués par les étudiants du cycle supérieur de l’ESDC. Ces extraits ont été transmis aux étudiants par les danseurs des compagnies concernées et retravaillés avec les professeurs-répétiteurs Stéphane Fléchet et Joëlle Donati, sous la direction de Paola Cantalupo.
« Lorsque j’écoute le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky, véritable lame de fond de la musique du 20ème siècle, il me semble que ce qui transpire de l’œuvre, relève autant de l’ordre de la fascination que d’une terreur ancestrale. Cette musique n’a de cesse de charrier la lente montée du désir, en même temps qu’une sorte de panique contenue. Mélange d’affolement à l’idée d’un passage à l’acte littéralement dicté par nos molécules et de jubilation attisée par nos sens, l’élan signifié ici possède la force de l’irrémédiable. Les corps confrontés à cette mécanique ancestrale, ivres d’épuisement ne peuvent que participer à ce rituel. »
Angelin Preljocaj
« Le Sacre est une « cérémonie païenne » selon le compositeur. Pas d’anecdote, pas d’intrigue. Jean- Claude Gallotta ajoute : pas d’Elue, ou du moins pas d’Elue unique, glorifiée puis sacrifiée. Chaque interprète féminine sera « éligible », tour à tour, pour rétorquer à « l’obscur pouvoir discrétionnaire » des dieux et des pouvoirs. »
Jean-Claude Gallotta
Un spectacle de célébration, reprenant entre autres des extraits des Sacres de quatre chorégraphes (Angelin Preljocaj, Jean-Claude Gallotta, Josette Baïz, Christophe Garcia) sera proposé par les élèves de l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower au Théâtre Croisette de Cannes les 20 et 21 avril 2013, dans le cadre de la 5eme édition des « Journées de la création chorégraphique ».