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Espace doctorants en danse

24 juin 2013 • Le corps sur la scène et hors de la scène, appel à contribution

Cycle « Corps et danse »

Atelier thématique - Appel à contribution

Atelier hors les murs, à Nice, lundi 24 juin 2013

•> Date limite de réponse à l’appel : 24 avril 2013 - prolongée au 3 mai 2013


Introduction générale sur les ateliers thématiques - saison 2012/2013

Dans l’art de la danse, il paraît habituel de considérer le corps comme unité de mesure de la réalité. La notion de corps est bien sûr très vaste ; analysable de plusieurs points de vue, elle ouvre à une pluralité de perspectives. Nous souhaitons interroger le corps en tant qu’instrument de création et aborder ses évolutions à travers le temps, des scènes de danses de cour aux performances contemporaines (sur et hors de l’espace scénique). En se référant à l’idée de « corporéité » amenée par Michel Bernard, à l’idée de corps comme lieu du mouvement, décrite par Laurence Louppe, et en tenant compte des développements de la phénoménologie et des frontières de la philosophie actuelle, nous voulons nous concentrer sur ce corps qui est un territoire émotif, social, à la fois historique et politique. Le corps est un endroit multiple, une zone vaste à explorer tant comme objet de recherche (agissant et accomplissant lui-même l’action de recherche) que comme sujet singulier.

Le corps n’est pas une donnée permanente et transhistorique. Il est un corps se vivant comme expérience ; expérience de soi, des autres, du temps, de l’espace et du mouvement. C’est le corps, avec sa présence, qui crée l’espace. Il devient un créateur de nouvelles coordonnées spatiales et oblige aussi l’autre à une mutation de perception. Le corps du danseur, perpétuellement ancré dans un certain présent, peut être défini comme étant actuel, créateur d’action et d’interaction. Dans la perspective de la recherche en danse, le corps reflète notre mode contemporain de (nous) percevoir (dans) le monde. De ce fait, comment la qualité du corps et sa perception ont-elles évolué au sein des différents courants chorégraphiques ? Quels corps « fabriquent » le chorégraphe au sein de la création et qu’en résulte-t-il dans la lecture critique de l’œuvre chorégraphique ?

Nous proposons une réflexion sur l’instrument « corps » que la danse partage avec d’autres disciplines, en questionnant ses relations avec la scène. Comment les différentes disciplines appréhendent le corps et son mouvement sur scène ? À quelles difficultés méthodologiques le chercheur qui veut s’emparer de l’objet danse doit-il faire face ? Quelles relations entretient-il avec ce qui relève du discours théorique et de l’approche pratique de la danse ? Afin d’aborder ces problématiques et ces questionnements méthodologiques, l’Atelier des doctorants en danse propose un cycle d’ateliers dédiés au corps dansant en relation avec la scène. Ces réflexions restent ouvertes et se nourriront de contributions portant sur des pratiques hétérogènes tant du point de vue chronologique que culturel et disciplinaire.

Le cycle de rencontres se décline sur trois Ateliers :

  1. Le corps, la danse et le théâtre. Frontières, postures et croisements.
    (30 novembre 2012)
  2. Le corps et l’image : danse, iconographie et cinéma.
    (8 mars 2013)
  3. Le corps sur la scène et hors de la scène.
    (24 juin 2013, atelier se tenant à l’Université Nice Sophia Antipolis)

APPEL A CONTRIBUTION

Atelier #3

Le corps sur la scène et hors de la scène

•> Date limite de réponse à l’appel : 24 avril 2013

Nous avons le plaisir de vous inviter à participer au troisième atelier de la saison 2012-2013, qui se tiendra exceptionnellement hors les murs, à l’occasion duquel nous vous proposons de réfléchir ensemble à la question du corps sur la scène et hors de la scène.

Les espaces investis par la danse sont au cœur du questionnement de ce troisième atelier. Notre intérêt porte sur les corps de la danse : ceux qui se transforment selon les espaces qu’ils habitent avec leur action artistique et ceux qui modifient à leur tour les espaces et la perception.
Si la distinction entre danses scéniques et danses sociales est propre à la conception occidentale de la danse — et, en particulier, à une vision canonique et conventionnelle du spectacle, dans cet atelier, nous souhaitons proposer d’analyser les espaces que la danse investit en dehors des scènes occidentales et hors des espaces scéniques habituels. Car la scène n’est pas le seul lieu de la danse. Les manifestations chorégraphiques qui naissent aux États-Unis et en Europe se déplacent depuis les années 1990 de plus en plus dans l’espace public, habitent les espaces urbains, travaillent dans les lieux d’entrecroisements socioculturels. Ces nouvelles formes d’interaction avec les publics et les métissages des pratiques du corps favorisent la prolifération des discours sur la danse dans le domaine historique, sociologique, ethnographique, etc. en construisant un sujet d’étude interdisciplinaire. La danse contemporaine semble tendre au dialogue et à l’hybridation, assemblant de multiples expériences hétérogènes. Ce mixage des codes d’univers différents constitue un élément de renouveau et d’ouverture de la danse. En proposant le corps du danseur comme point d’observation privilégié, nous voudrions approfondir et questionner ces métissages entre la danse scénique, la danse dite « de rue », les danses traditionnelles, ou encore les « danses du monde ».

Comment ces influences investissent-elles les relations d’appartenance d’un sujet à un groupe culturel et social ? Comment peut se définir la valeur socioculturelle des lieux où l’on pratique la danse ? Quelles appréhensions et quelles postures les acteurs de la performance (performeurs et spectateurs) peuvent-ils adopter au sein de ces nouveaux rapports spatiaux proposés par la danse ?

Nous vous suggérons ci-dessous quelques pistes de réflexion :

A) Sur la scène

  1. Comment l’espace fait-il sens dans une performance du point de vue du spectateur et du point de vue du danseur/chorégraphe ? Quel est le rapport des corps à l’espace dans le travail corporel préalable des danseurs ? Et comment évolue-t-il dans le processus de création jusqu’à aboutir à un spectacle ?
  2. Quel espace le danseur/chorégraphe interroge-t-il avec sa création ? Quelles sont les relations entre l’espace intime du corps, l’espace que le corps crée avec sa présence et l’espace physique de la scène ?
  3. Comment l’écriture chorégraphique de chaque artiste entre-t-elle en relation avec la scène et les éléments constituant le spectacle (les autres corps sur scène, l’espace, les lumières, le son, le décor, les costumes, le public, etc.) ?
  4. Comment le rapport du corps du danseur à la scène s’est-il transformé au cours de l’histoire ? Quels sont les effets de la subversion des règles de la représentation théâtrale sur la perception du corps du danseur ?

B) Hors de la scène

  1. Comment la « construction » du corps (formation et training corporel du performeur) influence-t-elle la création chorégraphique aboutie ? Comment se déroulent les processus d’appropriation des techniques et des méthodes ? Quelles sont les différences de point de vue que l’on peut identifier, d’une part chez le créateur, et d’autre part, chez le danseur-interprète ? À travers quels langages, quels moyens, le chorégraphe arrive-t-il à créer ces /« ses » corps scéniques ?
  2. Dans quelle mesure les « techniques du corps » (M. Mauss) et les formes d’entraînement diverses utilisées par les chorégraphes-danseurs-performeurs (yoga, arts martiaux, qi gong, etc.) influencent-elles la production artistique ? Quelles formes originelles prennent ces différentes méthodes une fois intégrées dans le travail des auteurs/chorégraphes ?
  3. Comment et pourquoi des formes de danse nées dans des contextes socio-culturels traditionnels ou urbains (danses populaires, hip hop, break dance, etc.) ont-elles été investies les scènes institutionnelles ? Quelles significations donner à cette intégration ? Quelles sont les implications socio-politiques de cette assimilation ?
  4. Quel statut donner à la provenance culturelle du chorégraphe, à la diversité et à l’hybridation des différentes pratiques d’entraînement et des pratiques de la danse dans le cadre d’une réflexion sur la scène occidentale ? Et, parallèlement, comment la danse occidentale a-t-elle influencé et façonné le spectacle vivant dans le reste du monde ? Dans une approche historique, peut-on identifier des périodes où les expériences scéniques auraient été profondément influencées par des danses de provenances différentes ? Comment les espaces « hors cadre » de la danse/performance influencent-ils le mouvement des corps dansants ? Et comment la danse modifie-t-elle l’interaction des spectateurs avec l’espace public ? Quelles nouvelles formes d’interactions ces nouveaux cadres apportent-t-ils à la danse ? Peut-on également désigner par « hors cadre » la danse théâtrale elle-même lorsque les chorégraphes prennent des orientations artistiques qui sortent des bornes habituelles de la représentation scénique (interaction avec les spectateurs, décloisonnement des codes de la représentation, ouverture multidisciplinaire, etc.) ?

Ces pistes de réflexion sont des suggestions. Elles restent ouvertes à toute autre proposition et ne sont limitées par aucune frontière chronologique, géographique et culturelle.

Nous vous rappelons que ces ateliers, organisés depuis mai 2007, sont proposés aux doctorants disséminés au sein de différentes universités et dans des disciplines très variées. Ils permettent, dans une atmosphère d’échange et de collaboration, de débattre des difficultés méthodologiques rencontrées dans le travail de thèse.

Il ne s’agit en aucun cas d’un colloque. Les présentations sont avant tout des questionnements et non des communications abouties. Il nous semble particulièrement nécessaire d’insister sur cet aspect de work in progress pour cet atelier, où nous vous invitons à venir participer à notre réflexion commune en abordant vos doutes, vos difficultés, autour de votre corpus et de vos sources. Les échanges seront encadrés par des chercheurs confirmés, présents pour enrichir et orienter la discussion.

Tous les jeunes chercheurs ayant la danse comme objet de recherche sont donc invités à répondre à cet appel, quelle que soit leur discipline.

Nous vous proposons deux formats d’intervention :

  • Intervention individuelle de 15 à 20 minutes autour d’une question méthodologique + temps de discussion avec un répondant invité.
  • Dialogue : entre deux doctorants (ou plus) autour d’un objet de recherche commun, mettant face à face des méthodologies de recherche différentes pour les interroger. 30 à 45 minutes + temps de discussion avec un répondant invité.

Nous encourageons les dialogues interdisciplinaires autour des questions proposées !

Merci de nous faire parvenir vos propositions d’intervention, sous la forme d’un résumé de 2500 signes maximum, au plus tard le 24 avril 2013, uniquement à l’adresse suivante : doctorantsendanse@gmail.com

Votre proposition doit impérativement être accompagnée des précisions suivantes :
Nom, Prénom
Discipline
Sujet de thèse
Université/Laboratoire ou équipe
Année de thèse

Nous vous rappelons qu’il n’y a pas de prise en charge des trajets des doctorants.

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